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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 16:13

Ce fut dans cette nuit épouvantable que Mamert conçut, devant Dieu, le projet des Rogations, et régla les psaumes et les prières; il y ajouta le jeûne, la confession des péchés, les larmes, la componction du coeur. Quant au but de ces processions salutaires, le voici, d'après une homélie que l'on croit être de saint Mamert, et qui se trouve parmi les sermons attribués à Eusèbe d'Emèse: « Nous y prierons », dit-il, « le Seigneur, de nous délivrer de nos infirmités, de détourner ses fléaux de dessus nous, de nous préserver de tout malheur, de nous garantir de la peste, de la grêle, de la sécheresse et de la fureur de nos ennemis ; de nous donner un temps favorable pour la santé des corps et pour la fertilité de la terre, de nous faire jouir de la paix et du calme, et de nous pardonner de nos péchés ». tel est à peu près tout ce que l’on sait de saint Mamert, Saint Avit le nomme son parrain : spiritualem a baptisma patrem. Il bâtit à Vienne une nouvelle église en l’honneur de saint Férréol, martyr, dont il avait transféré le corps, après l’avoir découvert. On voit un évêque Mamert au concile d’Arles de 475. c’est vraisemblablement notre Saint. Il mourut, dit-on, en 477. son corps, inhumé à Vienne, fut ensuite, par l’ordre du pape Jean III et du roi Gontran, transporté à Orléans et déposé en la cathédrale de cette ville, où il était en grande vénération. Les protestants le brûlèrent dans le XVI° siècle.

 

LE MOINE MAMERT CLAUDIEN .

 

           Saint Mamert avait un frère plus jeune que lui. Ce fut Mamert VClaudien, moine, puis prêtre et coopérateur fidèle de l’évêque de Vienne. Il vivait au milieu du V° siècle et mourut entre 470 et 474. Sidoine Apollinaire le regardait comme le plus beau génie de son siècle. Il était à la fois poète, philosophe et théologien : il pouvait répondre à toutes sortes de questions  et combattre toutes les erreurs ; mais sa modestie et sa  vertu le rendaient bien plus recommandable encore que son savoir. Il enseigna au clergé de son frère les saintes Ecritures, le chant ecclésiastique et la liturgie, qu’il enrichit de plusieurs hymnes, entre autres de celle du dimanche de la Passion :

           Pange, lingua, gloriosi               Redis, Ô ma langue

           Lauréam certaminis.                             Du Christ souffrant le combat glorieux.

          

           Son ouvrage le plus important est son traité en trois livres sur la Nature de l’âme. Le but de Mamert Claudien et de réfuter Faust de Riez, en Provence, qui niait l’incorporéité des anges et des âmes humaines et n’admettait que l’incorporéité de Dieu. Il dédie son écrit à Sidoine Apolinaiire, encore laïque. On n’avait point encore si bien raisonné sur la nature du corps, sur celle de l’âme et sur la distinction de ces deux substances. L’auteur y enseigne clairement l’animisme : « L’âme est la vie du corps en cette vie ; elle est également dans tout le corps et dans chacune de ses parties ; elle n’est point locale, elle est autant dans chaque partie du corps que dans le tout ». Il prouve, par dix syllogismes excellents, que l’âme est incorporelle. On ne parle guère plus solidement ni plus clairement aujourd’hui que la science psychologique a fait d’incontestables progrès.

 

Extrait du tome V « les petits Bollandistes, de la vie des saints »  d’après le Père Giry  7° édition

Editeur « Bloud et Barral » Paris 4 rue Madame et rue de Rennes 59

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